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Il demeure, moulé dans le bronze par la main experte de Gérard Auliac, comme un rappel silencieux du temps où les heures semblaient s’étirer, s’allonger, dans une sorte de dilatation de l’instant présent.Il n’a pas l’air d’un simple spectateur, mais plutôt d’un narrateur tacite des histoires qui se déroulent autour de lui. À travers lui, on ressent ce besoin d’échapper, ne serait-ce qu’un moment, à l’emprise suffocante du quotidien, pour s’immerger dans les vagues mélodiques des pensées vagabondes. Là où d’autres se pressent, lui, demeure, éternellement installé, regardant, absorbant, réfléchissant. Il n’est pas simplement un témoin de l’agitation de la place, il est la mémoire même de Sarlat, de ces jours d’antan, de ces heures douces où les souvenirs, comme des papillons, virevoltent et se posent délicatement sur la conscience. Dans son immobilité, il invite le passant à une introspection, à un retour sur soi, à une exploration des strates mémorielles de son existence.Il est cette permanence dans un monde en perpétuel mouvement, ce point d’ancrage où l’on souhaite, parfois, se poser, partager un instant de sa compagnie silencieuse, pour redécouvrir, à travers ses yeux de bronze, la beauté d’un monde dont on oublie parfois la splendeur. Ce Badaud est le miroir de nos âmes contemplatives, le reflet de cette partie en nous qui cherche, toujours, l’essence même de la vie au-delà des apparences.