D’après un article de The Conversation

 

Le mouvement slow, qui est apparu initialement dans le domaine de la restauration en réaction au fast food, s’étend maintenant à d’autres habitudes de consommation, telles que la slow food, la slow fashion, ainsi qu’aux pratiques managériales, comme le slow management. Dans le secteur de la mode, la slow fashion a suscité des changements significatifs dans les pratiques d’achat. L’étude de ce secteur est d’un grand intérêt en raison de son caractère souvent précurseur.

Les périodes de crise sont souvent propices à l’émergence de nouvelles tendances, qui parfois s’enracinent durablement. Les achats des ménages semblent être davantage contenus en raison de la diminution réelle ou anticipée du pouvoir d’achat, laissant moins de place pour les achats impulsifs. Les consommateurs prennent de plus en plus conscience du caractère politique de l’acte d’achat, contribuant ainsi à l’essor des achats responsables. Les consommateurs sont plus sensibles au contenu social et à l’impact environnemental des produits qu’ils achètent, ce qui modifie parfois de manière radicale leur comportement d’achat.

La slow fashion, qui consiste à consommer moins mais mieux, est née de ces deux évolutions conjointes dans le secteur de la mode. De nombreuses start-ups ont adopté ce modèle économique, telles que les entreprises californiennes Everlane et Cuyana, ainsi que la société française 1083 qui propose des vêtements fabriqués en France. Même les grandes marques comme Nike et Levi’s s’intéressent de plus en plus à la slow fashion et militent pour un standard de mesure de l’impact environnemental et social de leurs productions au sein de la Sustainable Apparel Coalition.

La slow fashion repose sur de nouvelles habitudes de consommation en opposition à la fast fashion. Les consommateurs ralentissent leurs dépenses d’habillement et choisissent des vêtements sur la base de critères traditionnels tels que la solidité, la neutralité et la proximité. La fast fashion, dont Zara est l’enseigne emblématique, reste le modèle dominant dans l’industrie textile-habillement-distribution. Les dernières évolutions concernant les pratiques managériales dans la filière sont directement liées à l’accélération des rythmes de renouvellement des collections, qui favorisent l’achat impulsif et nécessitent des relations avec les fournisseurs reposant sur la réduction des coûts et le développement de la réactivité.