Les ombres s’allongent à l’entrée de la grotte de Lascaux, la vraie grotte, celle qu’on ne peut plus visiter. Un frisson me parcourt. Comme un sentiment d’anticipation, un premier pas hors du temps de cette journée de visite. Le crépuscule a une teinte surnaturelle, et chaque souffle d’air semble chargé. Comme d’anciens murmures. Je fais un pas vers l’intérieur, sachant pourtant qu’il est impossible d’entrer. Et soudainement, je réalise que les frontières entre réalité et rêve se sont estompées.
Le sol, bien que froid et rugueux sous mes pieds, a l’étrange capacité de vibrer doucement à chacun de mes pas, comme si la terre elle-même résonnait d’histoires lointaines. Les parois de la grotte semblent vivantes, palpitantes, les fresques murales se déplacent imperceptiblement, comme si elles respiraient.
Dans un coin reculé, une source d’eau cristalline jaillit, mais au lieu de ruisseler, chaque goutte flotte en l’air, formant une mosaïque scintillante. Autour de moi, des chevaux, des cerfs et d’autres créatures des dessins prennent forme, s’éloignant des murs, ils errent à mes côtés. Ils ne semblent ni effrayés ni curieux, mais plutôt comme s’ils reconnaissaient en moi un visiteur d’un autre temps.
Je suis attiré par une alcôve d’où provient une lumière douce et dorée. Là, des ombres dansent, non pas projetées par une source lumineuse, mais des ombres qui ont de toute évidence leur propre existence. Dans mon souvenir, elles me racontent des tas d’histoires que j’écoute pendant des heures. Des histoires d’amour, de chasse et de rêves, non pas avec des mots, mais avec des sensations, des émotions, qui traversent mon corps.
Tandis que je quitte la grotte, un aurochs, dont le pelage brille d’un éclat surnaturel, m’offre en guise d’adieu un fragment d’ocre, qui dans ma main, est devient une plume. Cette plume, je la garde toujours avec moi, comme un rappel tangible de ce lieu où le réel et l’imaginaire se confondent, où chaque pierre, chaque ombre porte en elle le souffle d’un insondable mystère.
Je ne sais si j’ai vécu réellement ce moment… Et depuis j’ai fréquenté ateliers et bassins de lumière, à Paris, à Bordeaux. Parfois, le long des murs, des personnages énigmatiques défilent lentement, au rythme d’une musique singulière.
A Lascaux, j’ai fait peut-être un rêve prémonitoire.
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