La ville d’Angoulême est un paradis pour les amateurs de bandes dessinées. Chacun le sait. Mais sa gastronomie va elle aussi vous faire vivre des moments enchanteurs.

Commençons par une bonne soupe. Imaginez, la grande marmite de fonte traditionnelle d’environ 4 à 5 litres, suspendue par une crémaillère au-dessus du feu dans la cheminée… C’est la coutume ! La bréjaude composée de lard, de chou vert, de poireaux, de pommes de terre et de raves. C’était le mets le plus courant de la paysannerie limousine, dans beaucoup de familles, on commençait d’abord par manger le bouillon et ses soupes de pain (il faut qu’une cuillère puisse y tenir debout !), puis on finissait par les légumes.  Et puis, à la fin, on fait chabrot ! avec le récipient traditionnel utilisé pour servir les soupes, soit un bol profond de forme sphérique, sans poignée, en terre cuite, de forme bombée et étroit.

Les grillons apparaissent pour la 1ère fois dans une des œuvres de Rabelais sous le nom de « rillé », devenu par déformation « rillons », puis « grillons ». On peut le relier au verbe « griller».
Ils sont une spécialité régionale du sud-ouest de la France, produite dans les régions des Charentes, de la Dordogne et du Limousin. Semblable aux rillettes mais avec des morceaux de viande plus gros, il diffère par sa texture (plus grossière), le choix de la viande et l’assaisonnement utilisé. Fabriqué presque toujours avec du porc, ce pâté est parfois réalisé avec de la viande de canard ou d’oie, notamment dans le Périgord Noir.
Le grillon charentais nous dit Wikipédia est originaire des départements de la Charente et de la Charente-Maritime (anciennes provinces d’AunisAngoumois et Saintonge). Les aromates utilisés (ail, poivre notamment, mais aussi éventuellement sel de mer de l’île de Rénoix de muscade, etc.) lui confèrent une saveur particulière. Il bénéficie d’une charte de qualité depuis 19981. Il se déguste froid, en entrée (comme une terrine), sur une tartine de pain de campagne, mais essayez-le en accompagnement d’huîtres de Marennes-Oléron ! Il est également consommé traditionnellement le 1er mai avec un brin d’aillet.

Pas de bon repas sans fromage : celui des sœurs cisterciennes… Le Trappe d’Échourgnac créé en 1868 à l’abbaye d’Échourgnac, en Dordogne. D’abord fabriqué par des moines, sa production est arrêtée en 1910 à leur départ, avant d’être repris en 1923 par les sœurs qui ont développé une nouvelle recette affinée à la liqueur de noix.

Finissons par la cornuelle : c’est un gâteau plat à trois cornes, qui donne probablement son nom à ce gâteau. Elle est traditionnellement consommée autour du dimanche des Rameaux, généralement une quinzaine de jours avant et une quinzaine de jours après. Le trou placé au centre du gâteau permettait de glisser une branche de buis béni… Le symbolisme de ce biscuit pourrait être lié au dogme chrétien ou aux fêtes de printemps païennes et priapiques (la forme évoquant le sexe féminin et le pubis). Il est donc probable que la tradition religieuse ait repris une tradition païenne liée à la fertilité.
La légende veut que si vous mangez une cornuelle d’Angoulême le dimanche des Rameaux, votre vœu se réalisera dans trois semaines.