Résumé d’un article de The Conversation à lire ici

L’article évoque les débuts de l’école républicaine pendant la Révolution française, bien avant les lois scolaires de Jules Ferry en 1881-1882. Il décrit à quoi ressemblait cette première école de la République et comment les expériences scolaires révolutionnaires ont contribué à façonner la pédagogie moderne et les fonctions actuelles de l’école.

L’auteur imagine une scène dans un village en 1793, où les enfants se dirigent vers l’école située près de l’église et du presbytère. Le bâtiment est récent, avec de larges fenêtres et une salle de classe chauffée. Des bancs ont été installés autour de la salle, certains avec des tables pour apprendre à écrire, d’autres sans rien pour apprendre à lire. Les murs sont ornés d’affiches montrant les lettres de l’alphabet et des textes.

L’école de Quintilien Vaureix, l’instituteur du village de Beaumont en Auvergne, est présentée comme un exemple de cette époque. Les places dans sa classe sont hiérarchisées, et les élèves montent en grade grâce à leurs efforts, encouragés par des récompenses civiques. Les enfants commencent leur journée en lisant et expliquant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, dont le texte est reproduit dans leurs abécédaires. L’auteur souligne que la Révolution se manifestait également dans le langage, où les enfants apprenaient à utiliser le “tu” de l’égalité et à remplacer le terme “monsieur” par “citoyen”. L’usage du français était privilégié par rapport aux dialectes locaux.

L’école de Quintilien était également une école de citoyenneté. Les enfants assistaient aux lectures de la loi faites par l’instituteur aux villageois lors des décadis. Les garçons participaient à de petits exercices militaires, préparant ainsi leur rôle futur dans la défense de la République. L’instituteur emmenait également ses élèves au club jacobin du village et avait même créé un petit club où les enfants pouvaient débattre, voter et participer à des activités politiques. L’objectif de Quintilien était de faire agir ses élèves en citoyens.

L’article souligne que de nombreux instituteurs et institutrices, dans les villes et les campagnes, ont adopté des pratiques scolaires similaires, faisant de l’école un lieu de promotion des idéaux républicains. Les registres de l’époque témoignent de la présence de chants patriotiques, de participations aux fêtes républicaines, de dons pour la défense de la République, d’activités politiques et de l’enseignement de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

Ces modèles pédagogiques républicains ont circulé largement et ont fait de l’école une priorité pour les révolutionnaires. Ils ont créé une dynamique pédagogique qui a marqué la période et ont ouvert la voie à l’écriture de nombreux textes et à l’expérimentation de nouvelles pratiques éducatives. En 1793, une école publique, gratuite et obligatoire a été créée, marquant un tournant important dans l’histoire de l’éducation en France. Cependant, cette mesure n’a duré qu’un an, étant annulée avec la chute de Robespierre. Malgré cela, cette année a compté, car la loi a connu un véritable succès et a posé les bases pour l’avenir de l’éducation républicaine.

Il est souligné que toutes les écoles de l’époque ne ressemblaient pas à celle de Quintilien. Certaines étaient moins militantes dans leur républicanisme, voire hostiles à la Révolution, continuant d’enseigner les savoirs religieux du passé. Dans les villes, les parents avaient le choix parmi un grand nombre d’écoles, couvrant différentes nuances politiques. En revanche, dans les villages où il n’y avait qu’un seul instituteur, la commune avait plus de contrôle sur le contenu politique des leçons.

Malgré les variations, l’école de la République a bel et bien existé pour la première fois. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen était le manuel de toute une génération d’enfants républicains. Ils l’apprenaient sans forcément la comprendre entièrement, mais c’était pour préparer leur avenir au XIXe siècle, où ces enfants de 93, devenus adultes à l’époque de Victor Hugo et de Jules Michelet, ont donné de multiples sens et interprétations à ces quelques mots appris depuis l’enfance : le bonheur commun, le respect des droits fondamentaux, les secours publics, le droit à l’insurrection et à l’instruction, la démocratie.

L’article conclut en évoquant l’importance de cette période révolutionnaire dans la formation de l’école républicaine et de la pédagogie moderne. Les expériences scolaires de l’époque ont contribué à façonner les idéaux et les fonctions que nous attribuons encore à l’école aujourd’hui. Bien que des variantes aient existé d’une école à l’autre, l’école de la République a marqué un tournant dans l’histoire de l’éducation en France, mettant en avant les valeurs de la Révolution et préparant les citoyens de demain.

Ainsi, les débuts de l’école républicaine pendant la Révolution française ont été marqués par des pratiques pédagogiques révolutionnaires, la diffusion des idéaux républicains et l’importance accordée à la formation des citoyens. Ces expériences ont influencé la pédagogie moderne et ont jeté les bases de l’école républicaine telle que nous la connaissons aujourd’hui.

 

 

 

Les clubs de débat étaient-ils courants ? Les gens apprenaient à s’écouter ?

 

Les clubs de débat étaient ouverts à un large éventail de participants, comprenant des hommes et des femmes de différentes classes sociales. Ils permettaient aux citoyens de s’exprimer librement, de partager leurs opinions et de confronter leurs idées avec d’autres personnes. C’était un espace où la parole publique était valorisée et où l’écoute mutuelle était encouragée.

Cependant, il est important de noter que tous les clubs de débat ne fonctionnaient pas de la même manière et que leurs dynamiques pouvaient varier. Certains clubs étaient plus ouverts et favorisaient un réel dialogue entre les participants, tandis que d’autres pouvaient être plus polarisés et caractérisés par des confrontations plus vives.

Dans l’article, il est mentionné qu’un instituteur, Quintilien Vaureix, avait même créé un petit club pour ses élèves, où ils pouvaient débattre des affaires du temps. Cela montre l’importance accordée à la participation des enfants à la vie politique et à leur apprentissage des valeurs républicaines dès leur plus jeune âge.

En résumé, les clubs de débat étaient une composante significative de la vie politique pendant la Révolution française, offrant aux citoyens un espace pour s’exprimer, échanger des idées et développer leurs compétences en matière de dialogue et d’écoute.

 
 

Les thèmes de ces débats 

  1. Forme de gouvernement : Les citoyens débattaient des différentes formes de gouvernement, discutant des avantages et des inconvénients de la monarchie, de la république ou d’autres systèmes politiques.

  2. Liberté et égalité : Les idéaux de liberté et d’égalité étaient au cœur des débats révolutionnaires. Les participants pouvaient discuter des mesures pour garantir les droits individuels, l’égalité des chances et la justice sociale.

  3. Droits de l’homme : Les questions liées aux droits de l’homme, tels que la liberté d’expression, la liberté de la presse, la liberté de religion et l’égalité des droits, étaient fréquemment débattues.

  4. Organisation politique : Les débats portaient également sur la structure de l’État, la séparation des pouvoirs, les institutions politiques et la participation citoyenne.

  5. Économie et justice sociale : Les participants pouvaient discuter de l’organisation économique de la société, des inégalités économiques et des mesures pour assurer une répartition plus équitable des richesses.

  6. Éducation et instruction : L’éducation était un sujet important, car l’école républicaine était en plein développement. Les débats portaient sur l’importance de l’éducation pour former des citoyens éclairés et engagés.

  7. Politique étrangère et guerre : La situation internationale et les conflits étaient également des sujets de débats, notamment en période de guerre où les questions de défense nationale et de politique étrangère étaient discutées.

Il est à noter que ces thèmes ne sont qu’un aperçu général des sujets qui pouvaient être abordés. Les débats étaient souvent influencés par les événements politiques du moment et pouvaient varier en fonction des préoccupations et des intérêts des participants.

Le Badaud de Sarlat, ce témoin silencieux de notre histoire, s’est aventuré une fois de plus dans les méandres du temps. Il s’est retrouvé propulsé juste après la Révolution française, à une époque où les idéaux républicains embrasaient les esprits et transformaient le paysage éducatif.

Marchant dans les rues de Sarlat, le Badaud remarqua une nouvelle effervescence autour de l’école. Il sentait dans l’air l’esprit révolutionnaire, l’aspiration à l’égalité et à l’instruction pour tous. L’école, autrefois réservée à une élite, s’ouvrait désormais à tous les enfants, quel que soit leur statut social.

Poussant les portes de l’établissement, le Badaud fut accueilli par une scène vivante et bruyante. Des enfants de tous horizons étaient réunis, apprenant côte à côte, leurs yeux brillants d’une soif de savoir insatiable. L’instituteur, portant fièrement les idéaux de la Révolution, se tenait devant eux, prêt à transmettre les valeurs de la nouvelle ère.

Les murs de la salle de classe étaient ornés de nouvelles affiches, où la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen trônait en majesté. Les lettres de l’alphabet étaient exposées, symboles d’un nouvel ordre où l’écriture et la lecture étaient des outils essentiels de l’émancipation.

Le Badaud observait les enfants, qui récitaient avec passion les principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Il percevait dans leurs voix l’écho des idées des grands penseurs de la Révolution. L’instituteur, tel un guide éclairé, les encourageait à exprimer leurs opinions, à débattre des questions qui les animaient. Une véritable école de la citoyenneté était en train de naître.

Le Badaud fut touché par cette scène empreinte d’espoir. Il voyait dans ces enfants les futurs acteurs d’un monde nouveau, porteurs des idéaux républicains. Il imaginait le chemin qu’ils parcourraient, les luttes qu’ils mèneraient pour défendre les valeurs de liberté et de justice.

Alors que le Badaud quittait l’école, il emportait avec lui les souvenirs de cet instant précieux. Il se promettait de raconter cette histoire, de transmettre ce témoignage du passé aux générations futures. Car l’école de Sarlat, telle qu’il l’avait vue, était le reflet d’une époque de bouleversements, où l’éducation se parait des couleurs de la Révolution pour façonner les esprits et forger l’avenir.

Le Badaud de Sarlat, ce voyageur du temps, poursuivra sa quête infatigable, toujours à l’affût de ces moments fugaces qui nous lient à notre passé. Car il sait que comprendre d’où nous venons est essentiel pour comprendre qui nous sommes et où nous allons.