Nichée au bord de l’océan, la Villa Les Mouettes n’a rien d’ordinaire. Son histoire résonne à travers ses murs et ses occupants passés ont tissé un récit riche en émotions. Les Eckford, jeune couple britannique chanceux, la louèrent en 1904, ajoutant une touche de glamour avec des fêtes étincelantes. Mais le bonheur fut de courte durée, Mme Eckford succomba lors du naufrage du Hylda en 1905. Quelques années plus tard, Michel Zetlin, homme d’affaires originaire de Moscou, racheta la villa.
Quelques pas plus loin, la Villa Les Vagues raconte une autre histoire. Construite en 1897 par Pierre-Ernets Doux, elle abrita de nombreuses célébrités, de Louis Barthou à Pierre Benoît. Pourtant, c’est l’histoire du grand-duc Alexandre Michaïlovitch et son épouse Xénia, qui, fuyant la Russie, s’installèrent ici en 1906, qui marque profondément le lieu. Leur séjour royal, rempli de festivités et de rencontres avec le roi Edouard VII, fut une période dorée pour la villa.
Au coin de la rue, la Villa Eugénie ou de l’Impératrice, érigée en 1905, abrita des histoires secrètes. Alice Keppel, la dernière maîtresse du roi Edouard VII, y vécut, oscillant entre sa demeure et le palais avec une discrétion remarquable. Son histoire, bien qu’officiellement cachée, imprègne encore le lieu.
Plus loin, la Villa Quo Vadis, construite par Sigismond Mendelssohn, connut de nombreux locataires prestigieux, parmi lesquels la célèbre “Belle Otero”. L’histoire tumultueuse de la villa reflète la richesse et la diversité de ceux qui y ont séjourné.
Chaque villa raconte sa propre histoire, de la Villa Espoir, liée à Lord Hambro, à la Villa Lady Roussel, la demeure extravagante de la femme de l’écrivain Raymond Roussel, jusqu’à Mira Sol, qui a accueilli des personnalités telles que Consuela Iznaga del Valle et le roi Alphonse XIII. Le passé de ces lieux vibre d’aventures, de triomphes et de tragédies.
La Roche Ronde, ce château néogothique surplombant l’océan, renferme le rêve devenu réalité de Paul Bernain, premier maître lithographe à Bayonne. San-Martino, avec son architecture asymétrique, fut la propriété de Frederick-Henry Prince, banquier influent, qui laissa une marque indélébile sur la villa.
Enfin, la Villa Le Manoir, initialement appelée Velleda, fut l’épicentre des extravagances du couple Bolo. Entre réceptions grandioses, voyages incessants et jeu au baccara, leur histoire continue de fasciner.
En février 1918, une cohorte de policiers parisiens, de juges et de journalistes débarqua à Biarritz. Bolo Pacha fut arrêté à Velleda et emmené à Paris. Il fut accusé d’espionnage, de haute trahison et de collusion avec l’ennemi. Il avait en effet touché des millions de marks de l’Allemagne afin d’acheter des journaux français et de répandre des idées défaitistes. Il fut condamné à mort. Sa femme, inculpée de complicité, fut relaxée faute de preuves. Bolo Pacha fut fusillé le 17 avril 1918 au fort de Vincennes. Après la guerre, Mme Bolo revendit Velleda à Alfred Roy, négociant en vins à Bordeaux. Elle est restée dans la famille depuis lors. M. Roy, qui avait fait son service militaire en Lorraine, rebaptisa la villa Le Manoir. Pendant de nombreuses années, la villa a abrité les activités d’une école de commerce privée. Elle est aujourd’hui l’un des témoignages les plus vivants de l’architecture Belle Époque à Biarritz. A la fois luxueuse et élégante, la villa Le Manoir continue d’incarner les fastes d’une époque révolue, tout en évoquant les mystères et les intrigues d’un passé haut en couleur.
Ces villas, chacune avec son histoire unique et passionnante, sont autant de fenêtres ouvertes sur le passé de Biarritz, cette ville aux multiples facettes, où la beauté du paysage côtoie l’effervescence des soirées mondaines, où les destins se croisent et s’entremêlent, laissant des traces indélébiles dans le cœur et l’âme de la cité. Comme des livres ouverts sur une époque révolue, ces demeures racontent l’histoire de Biarritz, de ses habitants et de ses visiteurs illustres. Elles sont le témoignage vivant d’un temps où la beauté, l’élégance et le raffinement étaient les maîtres mots d’une société en quête d’excellence et d’exotisme. La villa “Les Mouettes”, la villa “Les Vagues”, la villa “Eugénie” ou encore la villa “Le Manoir” sont autant de lieux de mémoire, véritable patrimoine architectural et culturel de Biarritz. A travers elles, c’est un pan entier de l’histoire de la ville qui nous est conté, avec ses drames, ses joies, ses extravagances et ses mystères.
Aujourd’hui encore, ces villas continuent de surprendre et de fasciner, témoignant de la richesse et de la diversité du patrimoine biarrot. Elles sont les dignes représentantes d’une époque révolue, mais toujours vivante dans les cœurs et les mémoires. Chaque pierre, chaque détail architectural raconte une histoire, chaque fenêtre ouverte offre une vue sur un passé que l’on ne saurait oublier.
Dans la douceur de l’aube, Biarritz s’éveille, ses rues pavées bordées de villas majestueuses et de palaces somptueux émergeant lentement de l’ombre. Ces bâtiments, vestiges d’une époque révolue, racontent les histoires d’un passé grouillant de vie, de secrets, de passion et d’art. Dès les premières lueurs du jour, le silence des villas, palaces et châteaux se rompt, révélant les échos de voix célèbres, de rires et de conversations intellectuelles qui ont autrefois rempli leurs halls spacieux. Ces structures majestueuses, certaines accessibles, d’autres fermées au grand public, sont les gardiennes silencieuses des histoires et des secrets de Biarritz.
L’empreinte indélébile de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie plane toujours sur la ville. C’est leur amour pour Biarritz qui a déclenché une déferlante d’élite européenne, attirant des noms prestigieux vers les rivages de la cité basque. Ces familles puissantes ont construit de superbes résidences, transformant Biarritz en une tapestry architecturale, où chaque fil raconte une histoire. Prenez la Villa Eugénie, par exemple. Baptisée en l’honneur de l’impératrice elle-même, cette demeure grandiose surplombe la mer, un phare imperturbable face aux vagues de l’Atlantique. Ses murs ont accueilli des intellectuels, des artistes et des rois, chacun apportant une nouvelle couche d’histoire et de charme à cette demeure. Ou encore la Villa Les Vagues, qui, comme son nom l’indique, semble danser au rythme des vagues qui se brisent contre le rivage. Cette villa, construite par un riche industriel au tournant du siècle, a été le théâtre de fêtes somptueuses et d’intrigues romantiques, ajoutant ainsi une nouvelle couche d’histoire à la toile déjà complexe de Biarritz.
Le patrimoine de Biarritz n’est pas seulement riche de ces histoires, mais il est également visuellement saisissant. Chaque bâtiment, chaque villa, chaque palace est un chef-d’œuvre architectural, des formes gothiques imposantes aux designs Art déco épurés.
Biarritz, avec son architecture magnifique et ses histoires passionnantes, est un trésor vivant qui continue de fasciner ceux qui ont la chance de la découvrir. Elle est une ville d’art, de beauté, de secrets et d’histoires, attendant patiemment que les visiteurs viennent dénouer les fils de son passé coloré.